D’où vient le succès du fourgon aménagé ?
UN PEU D’HISTOIRE – Très ancrée en Amérique du Nord et en Australie, la culture du van aménagé se développe à grande vitesse en France. Portés par une image positive, les fourgons aménagés gagnent du terrain, au détriment des autres familles de camping-cars. Pour preuve, les ventes ont bondi de 30% lors des dernières saisons. Certaines entreprises du secteur, à l’image des leaders français Font-Vendôme et Campérêve, ont multiplié leur production par dix en dix ans !
Le marché reste incontestablement dominé par le groupe allemand Pössl, champion toutes catégories du camper van en Europe, avec une prévision de production de 10 000 unités sur 2018 sous différentes marques : Pössl, Roadcar, Globecar, Clever, Campster.
Partout en Europe, les grands acteurs sont à la manœuvre et renforcent leur capacité de production. Le célèbre constructeur Westfalia, initiateur du mouvement dans les années 50, annonce l’ouverture prochaine en France d’une nouvelle unité de fabrication à Benêt (85), près de Niort. Elle viendra compléter l’usine historique de Rheda-Wiedenbrück et celle plus récente de Gotha.
VIVRE AU RALENTI – Avec la multiplication des restrictions de stationnement ou de circulation des camping-cars, de nombreuses personnes se tournent vers des véhicules compacts, maniables et discrets, faciles à garer. C’est par nature le véhicule caméléon, qui se fond dans son environnement et se met au service de toutes les passions.
Les sportifs l’ont vite adopté. Dans le sillage des surfeurs, convaincus très tôt par la formule du voyage itinérant en van (le fameux surf-trip), suivent les randonneurs, cyclistes, pilotes moto, grimpeurs… Le camper van apparaît très clairement comme un accélérateur de liberté et d’évasion, comme le reconnaît Amélie, monitrice d’escalade. Selon elle, barouder dans un antique Combi VW de 1964 implique des contraintes, mais aussi un certain état d’esprit. « Quand on part en voyage, il faut emporter l’essentiel. Pour moi, c’est un plaisir de vivre avec le strict nécessaire ; sans chauffage, comme au bon vieux temps ; dans un espace cozy. C’est aussi un plaisir de rouler au ralenti alors que tout le monde veut aller vite ».
D’autres le choisissent pour faire un tour du monde, à l’image de Marie et Corentin, un jeune couple qui s’élance très prochainement dans un voyage au (très) long cours : 80 000 km et 47 pays traversés durant deux ans ! Ils vont devoir apprendre à vivre avec moins et dans un volume forcément réduit. Mis cela ne les inquiète pas. Au contraire. Comme le reconnaît Dominique Loreau, auteur de « vivre heureux dans un petit espace » (Flammarion). Selon elle, nous y serions plus heureux et plus libres : « un petit espace rend plus créatif, plus imaginatif. C’est la liberté, la sagesse et la joie de vivre. De toute façon, comme le reconnaissent les mystiques et poètes depuis la nuit des temps, un esprit large n’a pas besoin de beaucoup d’espace ».
UTILE AU QUOTIDIEN – Le fourgon « camping-car » se montre utile au quotidien, vu le nombre de places disponibles, de quatre à six selon les modèles, et l’extrême modularité de certains espaces intérieurs : banquette coulissante et toit relevable.
Autre avantage : le prix. Les premiers modèles neufs se négocient à partir de 35000€. La fiabilité est aussi un bon point. Les développements se font sur la base de véhicules dont la carrosserie tôlée est conservée, à la différence des camping-cars de conception plus traditionnelle sur lesquels une cellule de vie est greffée à un châssis nu.
On distingue classiquement deux familles : les vans mesurant moins de 2 m de haut, généralement équipés d’un toit levable, et les fourgons aménagés de gabarit supérieur (+ de 2 m). Quelles que soient les catégories, les longueurs varient entre 5 et 6,40 m. Le volume intérieur, même s’il reste réduit, permet de disposer du confort nécessaire pour des escapades en toute autonomie : cuisine équipée, compartiment toilette et couchages pour la famille. De multiples aménagements sont possibles.